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donné lieu aux fables folles des Galiléens ; j'ai voulu leur donner le temps de s'apaiser, et j'ai remis à l'année
prochaine cette construction à laquelle je présiderai moi-même, si Adrastée permet que je revienne de Perse.
Voilà le vrai de cette histoire. Mais le faux a prévalu comme toujours. Cependant les esprits vigoureux
viennent à moi. Jamblique, Maxime, Euclide, Priscus, Elpidius, Amerius sont venus à Constantinople et se
sont pressés autour de moi. Mais vous, mes frères les plus chers, et vous, notre Père, vous m'avez oublié."
Ici Libanius se découvrit et le regarda avec attendrissement, le laissant parler sans l'interrompre.
"Je m'en suis plaint souvent à Paul de Larisse en lui défendant bien de vous le faire savoir, parce que je
ne veux point être aidé par pitié, mais par zèle et propre mouvement. Ah ! si j'étais né pareil aux grossiers
Empereurs qui répondaient aux chrétiens par des supplices, je n'aurais nul besoin de vous, mais moi je leur
réponds par des livres et, ici même, nos voisins d'Antioche viennent de recevoir ma satire du Misopogon ;
tandis que, si j'avais voulu serrer un peu cette ville de femmes et d'eunuques entre ma main droite où est ma
flotte et ma main gauche où est mon armée, il n'en resterait qu'un peu de cendre. Mais de quel homme ne
mériterais-je pas le mépris par la violence ? Je suis digne, croyez-moi bien, mes amis, de revenir à Daphné,
j'ai les mains pures de sang. En deux années d'Empire, j'ai remis en honneur les anciennes moeurs de la
République sévère, le culte des Dieux et l'autorité suprême de la Philosophie exercée par les âmes choisies et
appelées autour du Trône du monde."
Julien parlait de cette manière en rougissant, avec une voix si douce et d'un air si simple, son regard était
si naïf, son sourire si candide et si juvénile, que j'avais peine à en croire mes yeux et que je doutais que ce fût
Première lettre 176
Les consultations du docteur Noir ; Stello : première consultation ; Daphné : seconde consultation du docteur Noir
vraiment lui ; mais lorsque je m'accoutumai à cette réalité, je compris ce qui se passait devant moi, et je
commençai à deviner cet homme en qui on n'a jamais pu surprendre une petitesse ; je vis, bien loin à nos
pieds, pendant cet entretien, tout le reste des hommes dont le maître souverain venait ainsi rendre compte de
son travail. Il parlait encore lorsque, ne pouvant m'empêcher de l'interrompre dans ses derniers mots, je
m'écriai :
"Tu as fait reculer le soleil de deux années, Impérial Josué ! "
Il sourit en me regardant et répondit :
"Je ne viens pas ici dire comme le premier et le plus hypocrite des Augustes : "Ma comédie est jouée",
car mon rôle n'est pas achevé, et le rideau, je pense ne se baisse pas encore sur moi à trente-deux ans et au
commencement de mon quatrième consulat ; je ne veux pas vous dire non plus : "Applaudissez ! " mais
seulement : "Jugez-moi et fortifiez-moi."
J'étais encore troublé de ce que j'avais osé dire, lorsque je vis, à ma grande surprise, que Libanius me
regardait et portait les yeux tour à tour sur Julien et sur moi.
"Ah ! Julien, dit-il avec son air abandonné, serais-tu surpris si ce jeune Hébreu d'Alexandrie t'avait,
sans le vouloir, amèrement critiqué ? Tu as cru qu'il te louait et lui-même aussi l'a pensé, mais moi je pense
précisément le contraire. Ah ! mon enfant, qu'il me faut de courage pour dire ce que, dans un moment de
douleur et de recueillement, je viens de me dire à moi-même ! Me permettras-tu, je suis vieux, Julien, me
permettras-tu de monter au point que je viens d'entrevoir, mais de n'y monter que pas à pas et appuyé sur une
épaule beaucoup plus jeune et plus ferme que la mienne ? Tu m'as ramené Paul de Larisse, que je vois
stoïcien et plus solide que jamais sur ses pieds ; permets, mon cher Julien, que je prenne son bras afin qu'il
m'aide à gravir ce haut promontoire. Vous nous y suivrez tous les trois, et s'il arrive, ce que le Dieu de la
lumière veuille empêcher, s'il arrive que nous trouvions un abîme sous nos pas, nous unirons nos efforts afin
de trouver un chemin pour l'éviter ou des travaux pour le combler."
Nous nous regardâmes tous en silence, et Paul de Larisse s'approcha de Julien et lui pressa la main, avec
le sentiment d'un danger secret que l'un des deux allait courir et d'un combat décisif que la raison supérieure
de notre âge allait nous livrer. L'adversaire s'avançait avec une lenteur redoutable, et comme les plus grands
événements ont été souvent déterminés par quelques simples conversations entre les grands hommes, il était
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